• Interview d'Accident (24 juin 2019)

    Interview d'Accident, 24 juin 2019.

    Par Gérald PETITJEAN.

    Cette interview a été réalisée le 16 mars 2019, à l'occasion de la sortie de  la sortie du maxi EP d'Accident "Dernier Voyage", sur Little John - le label.

     

    Interview d'Accident (24 juin 2019)

    Gérald : Comment avez-vous démarré la musique ? Quand avez-vous eu envie de faire de la musique ?

    Jérémy : Depuis que je suis gamin, j’ai envie de jouer de la musique. On a un oncle qui joue de la basse, et qui était dans un groupe de jazz. J’ai des souvenirs les avoir vus en concerts. Ca m’avait impressionné. Ma mère m’en parle encore.

    Laurent : C’est venu un peu plus tard. Notre cousin Romain jouait déjà de la musique (ndlr. Romain Guerret, leader du groupe Aline, et qui se cache aussi derrière les projets Dondolo et Donald Pierre) ; il avait six ans de plus que nous. Et je me suis intéressé aux samplers et aux synthés. Jérémy faisait de la guitare.

    J : Oui, j’avais pris quelques cours de guitare vers l’âge de 10 ans. Auparavant, à 8 ans, ma mère m’avait inscrit à des cours de piano. Et ça n’avait pas du tout fonctionné. Le prof était hystérique, il a failli me dégoûter de la musique.

    L : Je suis beaucoup plus autodidacte. Je bidouillais des machines.

    G : Et vous avez tout de suite eu envie de jouer ensemble ?

    J : A la fin du collège, au début du lycée, on a formé un groupe. Avec un copain batteur, Damien. On faisait des reprises des Pixies.

    L : On s’appelait les Seixip. Pixies à l’envers !

    J : On a encore les cassettes de l’époque. Je crois qu’il ne faut pas essayer de les écouter (rires). Ensuite, on a une période Sonic Youth. On n’écoutait que ça. Puis, Laurent s’est mis plus sérieusement à la musique quand il a découvert les logiciels de MAO (Musique Assistée par Ordinateur).

    L : C’était quand on était étudiants à Lyon. Entre 2000 et 2005. On jouait d’ailleurs avec Rémi, qui a intégré Accident pour jouer en concert. On s’intéressait beaucoup aux groupes anglais, et aussi aux groupes français qui avaient digéré leurs influences anglaises. On avait compris qu’on pouvait faire autre chose que de la chanson et que de l’électro, qu’il y avait une autre discipline qui s’appelait la pop. Et on a créé Accident en 2009. On a fait quelques tentatives de textes en anglais sur le premier album. Mais ça sonnait un peu fake car on n’est pas bilingues. Donc on s’est mis écrire uniquement en français.

    J : On a racheté des vieux synthés, notre son devenait plus typé, plus cadré.

    G : Laurent, tu as ensuite rejoint les projets de Romain Guerret, Dondolo, Youg Michelin, puis Aline.

    L : Oui. Romain avait besoin de monter un groupe pour jouer les morceaux du deuxième album de Dondolo sur scène. Et je l’ai accompagné aux claviers.

    G : Dans la famille, vous êtes tous musiciens ! Ce n’est pas banal.

    L : En fait, on n’est quatre à jouer de la musique : notre oncle, Romain, Jérémy, et moi.

    G : Vos parents aimaient la musique ?

    J : On écoutait quand même beaucoup de musique dans la famille. De la variété. Du Michel Sardou.

    L : Michel Delpech. Les Bee Gees. Ça nous a bercés.

    J : Finalement, c’est resté dans notre cerveau.

    L : D’ailleurs, on écoute beaucoup de musique des années 80 ou des yéyés. Des trucs de niche.

    J : Des one-hit wonders. Il y a des super morceaux. Par exemple « Des requins dans ma radio » de Mylène. C’est un peu du Cyndi Lauper en français.

    L : A l’époque, dans les années 80, ils cherchaient vraiment des sons originaux.

    J : C’était un foisonnement de trucs un peu barrés. Qui n’ont pas toujours eu du succès.

    G : Jérémy, tu as ensuite remplacé Laurent, pour jouer des claviers dans le groupe Aline. Pendant cette période Dondolo – Aline, vous avez toujours continué Accident ?

    L : Je n’étais pas très disponible. Mais dès qu’on avait un peu de temps, on jouait ensemble, on cherchait des idées, on composait.

    Interview d'Accident (24 juin 2019)

    G : Dans l’EP "Dernier Voyage", qui vient de sortir, il y a des morceaux qui datent de cette époque ?

    J : Non. Ce sont des morceaux composés assez récemment. Le plus vieux date de 2015, c’est « Dernier Voyage ».

    J : La démo de « Dernier Voyage » était d’ailleurs quasi-instrumentale.

    L : On a fait beaucoup de tests de textes. Mais qui ne fonctionnaient pas. Et il y a eu un déclic.

    J : On savait que la musique était super.

    G : Votre EP est une sorte de kaléidoscope des années 80. Comme six vignettes Panini, qui illustrent des styles différents des années 80.

    J : Ce sont toutes nos influences digérées et transformées, qui se retrouvent dans une création personnelle, sans faire de copier-coller. Notre style, c’est de la weird pop.

    G : Le morceau « Dernier Voyage » est une synthèse de tout ça. Avec les guitares « ligne claire », les nappes de synthés, la voix très éthérée et légèrement trafiquée.

    L : Oui. « Sur la route » regroupe aussi beaucoup d’influences.

    J : « Oh Amalia » est très indie. C’est complètement « ligne claire », dans la lignée de Sarah Records. "Amour, Gloire et Beauté", c’est un peu une référence au funk blanc, dans le style Chagrin d’Amour. Satirique, avec de la dérision, sur le fil du rasoir.

    G : Le début me fait penser à « J’veux pas rentrer chez moi seule » de Regrets. Dans la deuxième partie, ça part dans un style plus New Order période Ibiza.

    J : On voulait faire un morceau dansant, mais un peu bizarre. Des couplets avec des synthés entêtants, puis des refrains qui ouvrent sur un autre esprit.

    L : Dans les textes, on voulait faire quelque chose de rigolo. Sans tomber dans le sketch des Inconnus.

    G : Il y a un morceau qui est assez singulier. C’est « Déjà vu, déjà fait ».

    J : C’est très gainsbourien. Au départ, ça ne devait pas être une chanson. Je venais d’acheter une boîte à rythmes Yamaha. Je voulais la tester, en faisant un beats cyclique. Avec les nappes de claviers, ça ressemblait à un reggae bizarre.

    G : Ça me fait penser au deuxième album des Specials. Une rythmique reggae ska, mais avec un tempo assez lent, des voix éthérées et très blanches.

    J : Le texte qu’a trouvé Laurent est super. Ce concept de listing de ce qu’on a fait ou pas fait dans sa vie.

    L : C’est venu naturellement. J’ai voulu jouer avec le côté cyclique de la musique.

    G : Comment avez-vous choisi l’ordre des morceaux de l’EP ? En particulier le premier morceau, « Dernier Voyage », et le dernier, « Amour 95 ». Car on a l’impression que ces deux chansons se répondent. On commence par le dernier voyage et on termine par un retour dans le passé, un peu nostalgique.

    L : « Dernier Voyage », c’est la chanson du dernier amour. Et « Amour 95 », celle du premier amour.

    J : Effectivement. La boucle est bouclée. Mais on ne l’a pas fait consciemment.

    L : Pour le tracklisting du disque, il a fallu prendre en compte les bpm. Ça nous a pas mal embêté. Sur scène, on fait l’inverse : on termine par « Dernier Voyage ».

    J : En fait, il fallait créer une dynamique. On n’avait pas trop le choix pour bien placer « Amour, Gloire et Beauté », qui est le morceau plus lent.

    G : Sur scène, vous êtes trois. Avec Rémi qui vient vous épauler à la guitare et aux claviers. Ça amène une vraie épaisseur, de la densité.

    J : C’est top. Tout est quasiment joué live, sauf les rythmiques. Du coup, on se fait vraiment plaisir. Et ça nous permet de nous concentrer sur le chant.

    Interview d'Accident (24 juin 2019)

    G : Vous m'avez dit que vous aviez joué avec Rémi quand vous étiez au lycée. Il a été partant tout de suite quand vous l’avez contacté pour rejoindre Accident en concert ?

    J : Il était ravi. Ça faisait un petit moment qu’il n’avait pas joué dans des groupes. Même s’il joue régulièrement du piano chez lui.

    L : Il a été emballé par le projet. C’est rigolo de rejouer avec ses potes de lycée, presque vingt ans après.

    J : C’est le revival de Spacious Dump !

    (Rémi vient de nous rejoindre)

    G : Et toi Rémi, qu’est-ce que tu as pensé quand ils t’ont demandé de jouer avec eux sur scène ? Tu as été partant tout de suite ?

    Rémi : J’étais content qu’ils m’appellent. Ça m’a donné envie de partir à l’aventure. Je me suis quand même posé des questions avant d’accepter car ça faisait quinze ans que je n’avais pas joué sur scène, et que je n’écoute pas trop de pop.

    G : Quelle musique écoutes-tu ?

    R : Beaucoup de punk et de rock. Des groupes comme Protomartyr, Uranium Club.

    G : Quelle suite vous envisagez, après les concerts qui ont eu lieu en mars, et ceux programmés fin juin ?

    J : On aimerait bien partir en tournée en province.

    L : Et ajouter trois morceaux plus anciens, pour faire 45 ou 50 minutes. On a d’ailleurs intégré un vieux morceau dans notre setlist de concert : « Pas vraiment ».

    J : On sait qu’on peut compter sur des gens pour aller jouer à Bordeaux, Lyon, Toulouse.

    G : En concert, ça pourrait être chouette de faire une reprise.

    L : Oui reprendre un morceau d’un style complètement différent. Un vieux titre de soul par exemple. Et l’amener dans une direction plus électro.

    J : Un morceau de Franki Valli et des Fours Seasons. Je suis vraiment fan des Four Seasons.

    G : J’ai cru que tu allais me dire Franky Vincent …

    J : Remarque, ça pourrait être drôle et bizarre.

    G : Comment s’est passée la sortie de l’EP ? C’est la première sortie du label Little John, créé par Baptiste (ndlr. mon frère, co-créateur et co-animateur du blog Little John’s Pop Life) ?

    J : C’est super. Il est passionné. On se connaît depuis longtemps. Depuis la période Young Michelin et Aline. Avec Aline, on avait même embarqué Baptiste dans le camion de tournée ! On avait bien rigolé (Aline On Tour - En tournée électrique avec Aline).

    L : Et il s’est bien défoncé pour la promo, à l’occasion de la sortie de l’album : des concerts, des interviews, l’émission de télé de Jacky sur IDF1, une émission de radio.

    Interview d'Accident (24 juin 2019)

    G : On va terminer avec l’interview Dernier Coup. Dernier coup de cœur ?

    J : Le sandwich américain de la brasserie Barbès. Au bœuf de Galice.

    R : Un kebab. J’étais bourré.

    J : En musique, c’est « Autoroute » de Limousine. C’est un morceau assez krautrock.

    L : « Enfant », de Rouge Gorge. C’est très synthpop.

    R : Uranium Club. « Who made the man ? ».

    G : Dernier coup de rouge ?

    J : Hier soir, avec Baptiste.

    G : Dernier coup de gueule ?

    J : Avec OUI GO. Pour venir en train à Paris. Ils nous ont fait payer un supplément bagage pour nos instruments.

    R : Le chauffeur Uber qu’on a pris hier. Pas sympa. Il ne voulait pas qu’on mette nos instruments dans la voiture.

     

    Accident sera en concert le samedi 29 juin au Bus Palladium (6 rue Pierre Fontaine - 75009 Paris) et fera un DJ set le vendredi 28 juin Chez Tony - Taproom Gallia (2 rue des Petites Écuries - 75010 PARIS)

     

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    "Dernier Voyage", le maxi EP d'Accident, peut être commandé en MP via le compte Facebook de "Little John - le label" (vinyle : 14 Euros, CD : 6 Euros) :

         - https://www.facebook.com/Little-John-le-label-300934140560329/


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