• Interview de Motorama et live report (concert du 03 février au Nouveau Casino)

    Interview de Motorama (pour leur concert au Nouveau Casino le 03 février 2015, et la sortie de leur album « Poverty » le 26 janvier 2015).
    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.
    Traduction de l'interview du russe au français par Kevin LIMONIER.

    Interview de Motorama et live report (concert du 03 février au Nouveau Casino)

    Le 03 février dernier, les russes de Motorama étaient en concert au Bataclan. Leur prestation scénique fut impressionnante, à la hauteur de leurs trois albums. Derrière des apparences glaciales et martiales, leur cold wave se révèle lumineuse, mystérieuse, hypnotique. Leur musique, à la production Do It Yourself, est épurée, mais aussi riche et nuancée. Bref, une musique infiniment humaine, jouée par un groupe rare et précieux.

    Les morceaux se succédèrent sans temps mort, du smithien Corona au sublime Write To Me, en passant par une version magistrale du classique Alps, possédée, intense et intemporelle.

    Setlist : Corona << To the South << Dispersed Energy << Red Drop << She Is There << Old
    Rose in the Vase << Similar Way << Special Day << Empty Bed << Ghost << One Moment << Heavy Wave << Alps << Eyes << During the Years << Write To Me

    Deux heures avant le concert, Vladislav Parshin, chanteur et guitariste de Motorama, nous avait accordé une interview. L'occasion pour nous d'en savoir un peu plus sur les secrets de ces alchimistes modernes du post-punk et sur leur dernier album.

    Baptiste & Gérald : Votre nouvel album « Poverty » fait la part belle aux claviers. Et la guitare est un peu plus en retrait que dans vos deux précédents albums. C’est une volonté de votre part ?
    Vladislav Parshin : Oui, on peut dire que c'est une volonté de notre part. On a enlevé une guitare, avant nous en avions deux. Maintenant nous n'en avons plus qu'une, ainsi qu'une basse et un clavier pour jouer des choses plus mélodieuses.

    B&G : On vous compare souvent à Joy Division. C’est encore plus marqué dans votre nouvel album « Poverty », sur un titre comme Dispersed Energy par exemple. Et aussi sur la pochette de l’album. Ce groupe a-t-il été important pour vous ?
    VP : Important oui, mais pas tant que ça. A la fin des années 1990 et au début des années 2000, Joy Division était important pour nous, comme d'autres groupes de Factory. C'est pour ça que je dirais que ce n'est pas spécialement Joy Division qui est important.

    B&G : Corona, le morceau qui ouvre « Poverty », fait penser à This Charming Man des Smiths, en particulier la basse et la guitare. Ce groupe a-t-il été une influence ?
    VP : Les Smiths nous plaisent beaucoup. C'est sûr que l'on retrouve leur influence dans notre musique. Les critiques musicaux peuvent trouver des ressemblances, et aussi des différences. Mais, en principe, oui il y a quelque chose des Smiths chez nous. Dans les lignes de guitare et de basse. Et aussi avec la batterie.

    B&G : On vient de parler de Joy Division et des Smiths. Quels sont les autres groupes qui vous ont donné l’envie de former Motorama ?
    VP : Le Velvet Underground, au début des années 2000, quand j'avais 15 ans. Puis The Strokes, The Choral, ou encore les Pink Floyd à l'époque de Syd Barrett. Il y a aussi les groupes soviétiques et russes des années 1990 comme Kino [1] et Zvuki Mu [2]. La période Britpop a aussi été une grosse influence. Par exemple le groupe Gene. Et bien sûr tous les groupes de la mythique cassette C86.

    B&G : Vous venez d'évoquer deux groupes russes. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur la scène indie pop russe ? Connaissez-vous le groupe Manicure, lui aussi très influencé par le post-punk ?
    VP : Oui on connaît Manicure. On les apprécie. Maintenant, ils font surtout des chansons en russe. En 2008-2009, il  y a eu en Russie quelques autres groupes de post-punk, comme Human Tetris à Moscou.

    [1] Kino est un groupe de légende, ayant influencé toute une génération de jeunes soviétiques. Le chanteur du groupe, Viktor Tsoj (mort à Leningrad en 1990) est une véritable icône de la jeunesse des années 1980. En Russie, son nom et ses chansons sont étroitement associées à l'imaginaire de la « libération » de la fin des années 1990. Si bien qu'il n'est pas rare de trouver en Russie des tags en son honneur.

    [2] Zvuki Mu est un groupe soviétique fondé en 1981, mais qui n'a sorti son premier album qu'en 1989, en raison de l'interdit idéologique qui pesait sur la scène rock soviétique jusqu'au début de la Glasnost (1986-1987).


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