• « Manchester Music City 1976-1996 », par John Robb [format poche, Payot et Rivages : 2010]
    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.

    Manchester Music City 1976 - 1996, de John Robb

    On connaît l’héritage musical de Manchester, inutile d’en faire un énième éloge, un énième Best Of, ou une redondante collection des meilleurs groupes, musiciens et morceaux dont a accouché cette ville légendaire du nord de l’Angleterre. John Robb, car il est l’un des leurs, parvient à tirer d’un dédale d’interviews des protagonistes de toutes les époques et de tous les genres musicaux (60's, northern soul, glam, punk, post punk et new wave, acid house, Madchester, britpop, …) ce qu’on souhaitait vraiment : une histoire… Pour rappel, John Robb fut le leader du groupe The Membranes, un groupe mancunien qui a largement influencé le courant post punk.

    Il ne faut pas trop en dire, tant les commentaires détaillés et les anecdotes sur la formation (ou la séparation) des groupes, sur l’élaboration et la naissance de certains morceaux, sur les tournées… sont légions. On peut, malgré tout, en rapporter quelques-unes, sur The Smiths et Oasis, deux groupes majeurs issus de Manchester, et internationalement reconnus. Attention : Spoilers !

    La rencontre entre Johnny Marr et The Moz. Le premier raconte que c’est un certain Stephen Pomfret – surnommé « The Matchmaker » dans les essais sur les Smiths – qui lui présente Morrissey, en l’accompagnant jusqu’à la porte de son domicile. Marr, qui a déjà entendu Morrisey chanter et qui connait son talent d’écriture, le veut dans le groupe qu’il est sur le point de fonder, et lui propose de le rejoindre. Dans le style romantico-désabusé qu’on adore, Morrissey, lorsqu’il est interrogé sur cet épisode, prononce ces phrases quasi mystiques : « Quand j’ai vu Johnny devant chez moi, j’ai su tout de suite que c’était le moment que j’attendais. Ça n’a jamais fait aucun doute. J’étais heureux qu’il ne me soit rien arrivé plus tôt » [page 313]… Sans commentaire.

    Autre chose, plus amusante : Johnny Marr révèle qu’Andy Rourke, le bassiste du groupe, allait gober en cachette, à côté du studio Amazon, des sandwiches au bacon pendant l’enregistrement de « Meat is Murder », Morrissey ayant interdit aux membres de manger de la viande !

    Avant la Britpop. Manchester avait l’air éteint au début des années 90, comme si les différentes vagues punk, post punk, indé et acid house avaient vidé la scène musicale de son énergie créatrice. Et pourtant… Encore loin du phénomène Oasis, Noël Gallagher raconte les quelques années passées avec le groupe Inspiral Carpets, dont il était le roadie, après avoir échoué à l’audition pour en être le chanteur. On apprend ainsi que l’ainé des Gallagher a répondu au courrier des fans, a vendu les T-shirts du groupe (par la suite devenus collectors, notamment ceux sur lesquels figurent le dessin de la vache), accordé les guitares et les basses pendant les tournées… jusqu’au jour où il s’est fait renvoyer car il préférait jouer de la guitare toute la journée. Il a commencé à composer des morceaux, avec l’ingénieur du son Mark Coyle. C’est d’ailleurs ce dernier qui a trouvé l’intro de Live Forever… C’est à ce moment-là, en 1991, qu’il rejoint le groupe The Rain, dont Liam est le chanteur. Comme The Rain « était le nom de groupe le plus pourri qu’on puisse trouver » selon Noel, les frangins l’ont changé [page 551]. Le nouveau nom du groupe sera tout de même connecté aux Inspiral Carpets. Liam s’était inspiré d’un poster des dates et lieux de leur tournée : ils avaient joué dans à Swindon, dans un centre de loisirs qui s’appelait L’Oasis…

    Et pour finir, voici notre playlist 100% Manchester :

         - The Hollies : Bus stop

         - Buzzcocks : Ever fallen in love

         - Joy Division : A means to an end

         - The Smiths : Hand in glove

         - James : Laid

         - New Order : Blue Monday

         - Happy Mondays : Step on

         - The Stone Roses : I wanna be adored

         - Inspiral Carpets : This is how it feels

         - Oasis : Live forever

         - The Charlatans : North country boy

         - The Chemical Brothers : Setting Sun


    votre commentaire
  • - Lewis Evans : Hey girl

    - The Pirouettes : Un mec en or

    - Sans Sebastien : Sous ma jupe

    - Pop the Fish : Made of gold

    - Julia Jean-Baptiste : Confetti

    - Victorine : Fukushima femme fontaine

    - Elephant : Skyscraper

    - Triptides : Clementine

    - Aline : Elle m'oubliera

    - Marc Desse : Henri et Elsa

    - SR Krebs : She like

    - Blondie : Heart of glass


    votre commentaire
  • Interview de Cléa Vincent, Luciole, et Zaza Fournier, pour le spectacle « Garçons », en ce moment et jusqu’au 26 juillet aux Trois Baudets.
    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.

    Interview de Cléa Vincent, Zaza Fournier et Luciole, pour leur spectacle Garçons



    Baptiste et Gérald : Commençons par un portrait de chacune d’entre vous. Cléa, où en es-tu?
    Cléa Vincent : L’EP n°2/2 est masterisé, on a la pochette, on a tout ! Il va être pressé dans les semaines qui viennent ; le single sortira le 7 septembre, et le tout fin septembre. De la même façon que pour le premier EP, il y a une reprise et deux remix en face B. J’annonce la cover : Daniel Darc ! Et trois morceaux originaux en face A. Ce sera un peu plus dark, même si cela reste pop. L’idée est de compléter le premier volume, qui était plus sunshine, Brésil !

    B&G : Retiens mon désir a fait plus de 40 000 vues sur Youtube, c’est top !
    CV : C’est moins que René la Taupe, qui en fait des millions ! (rires) Mais je suis très contente. On a des retours médias vraiment bons. Les Inrocks nous soutiennent à mort maintenant, malgré le fait que le label [Midnight Special Records] ne soit pas énorme. Les médias peuvent te soutenir, le milieu n’est pas pourri ! La presse est indépendante !

    B&G : Et une tournée de prévue à l’automne, avant un album en 2015 ?
    CV : Même chose que pour le précédent EP : ce sera une tournée homemade, un peu dans les mêmes endroits d’ailleurs. L’idée est ensuite de se mettre sur l’album, et de trouver des partenaires plus costauds qui puissent nous mettre sur des rails un peu plus confortables, car ce genre de tournée est un peu fatigant.

    B&G : A toi Luciole ! Où te situes-tu musicalement ? Tu cherches des sous pour ton prochain album c’est ça (cf. http://www.mymajorcompany.com/luciole) ?
    Luciole : Je ne connais pas si bien que ça la chanson française des années 50-60. Par exemple, pour le spectacle que l’on fait en ce moment, j’ai découvert beaucoup de chansons. Dans le répertoire de ces années-là, celui que je maîtrise le plus c’est Gainsbourg, car tout Gainsbourg est une influence pour moi. Je fais plutôt de la nouvelle chanson française, et le plus important pour moi c’est le texte : je suis auteur avant toute chose ; je me sers du texte comme matériau de base, comme point de départ. J’ai sorti un premier album [« Ombres », 2009], d’abord chez Mercury/Universal puis en indé quelques mois après sa première sortie, et j’ai autoproduit un EP [« Et en attendant », 2012], sur lequel je m’assumais plus en tant que chanteuse, c’était un peu un virage musical. Et puis J’ai décidé de ne plus attendre pour le second album ! Je rentre en studio à la rentrée, en septembre. Il devrait sortir, je l’espère, au début du printemps 2015. C’est encore un projet auto-produit, bien que je sois entouré par un éditeur, un manager, un tourneur, et que je compte trouver un partenaire label pour la distribution.

    B&G : Et enfin, Zaza Fournier, c’est à ton tour de te présenter !
    Zaza Fournier : J’ai une formation de comédienne, j’ai fait de la musique un peu par accident ; ça a toujours été un fantasme, même s’il n’était pas forcément avoué, car je ne savais pas que je pouvais faire des choses intéressantes. Et j’ai rencontré quelqu’un de formidable au Conservatoire : Stéphane Auvray-Nauroy. Il m’a confronté à la question : pourquoi  est-ce-que je veux monter sur scène ? Et un jour, dans le cadre d’un exercice d’improvisation, on m’avait demandé d’écrire une chanson. J’en ai donc écrit une, qui s’appelle La Vie à Deux. C’est le point de départ. En parallèle je jouais dans la rue pour gagner un peu d’argent, ainsi que dans les bars et les cafés concerts. J’ai fait ça pendant un an, c’était en 2007. Au début, c’était seule avec mon accordéon. Mais cet instrument a une connotation très forte : il est associé soit à la chanson réaliste, soit au musette, et je ne me situais dans aucun de ces deux univers. Alors, comme je composais des morceaux, avec Jack Lahana et Rob, avec qui j’ai fait deux disques, j’ai commencé à mettre des petites séquences dans mon iPod, essentiellement des rythmiques. Après, les choses sont allées assez vite : premier album en 2008, deuxièm en 2011, chez Warner. Je travaille actuellement sur le troisième, et les concerts, ce que je préfère, s’enclencheront à partir de septembre.

    B&G : Passons à « Garçons », racontez-nous un peu l’histoire du projet.
    ZF : C’est Cléa qui a pris l’initiative !
    CV : Au départ, j’avais l’idée de réunir trois ou quatre chanteuses autour d’un spectacle musical sur Boby Lapointe. Mais je n’avais pensé qu’à une seule soirée, à La Loge, car c’est la salle d’Alice [directrice artistique des Trois Baudets] ; c’était un projet plus récréatif qu’autre chose. Mais Alice a adoré l’idée, et elle nous a donné carte blanche, autour du mois de mars, pour faire un spectacle pendant tout le mois de juillet ici.
    L : En fait, Les Trois Baudets avaient déjà expérimenté une création de ce type l’été dernier, pour un mois également, et Alice voulait renouveler l’expérience. Entre temps, on s’est rendus compte qu’un spectacle autour de Bobby Lapointe avait été fait très récemment, et plutôt très bien. Alice nous a soufflé une idée : le répertoire des années Canetti [ex-directeur des Trois Baudets], c’est-à-dire de 1947 à 1967. C’est très large. On ne voulait pas que ce soit une collection de chansons ou un tour de chant ; on voulait que le spectacle ait un sens. Alors on a resserré le cadre sur des chansons d’hommes, puis sur des chansons d’hommes qui parlent des femmes.

    B&G : Cléa, pourquoi avoir contacté Luciole et Zaza ?
    CV : J’ai eu l’occasion de faire des duos avec chacune d’entre elles, à chaque fois sur un morceau du groupe Les Parisiennes ; j’ai ressenti quelque chose de fort dans les voix, un truc un peu à part… Et l’idée de se regrouper m’est d’ailleurs venue des Parisiennes ; le côté 60's, hyper naïf, de chanter à l’unisson, j’ai trouvé ça super. Et puis on est parisiennes !

    B&G : Comment s’est faite la sélection des morceaux ?
    ZF : On réfléchissait chacune de notre côté, et puis on se retrouvait pour en parler. Mais finalement, le choix s’est fait assez vite. Et une fois la liste établie, il y avait des morceaux qui nous semblaient mieux passer en solo, ou ne pas fonctionner à trois voix.

    B&G : Et sur les arrangements musicaux ?
    ZF : Toutes les propositions d’arrangements sont venues de nous. Ensuite Raphaël Thyss nous a permis d’affiner.
    L : En gros, on a commencé à répéter de façon intensive fin mai jusqu’au 1er juillet. Le premier jour de répétition, on a relevé toutes les tonalités des morceaux, et on a réfléchi aux arrangements, au découpage des textes. On a pris pas mal de décisions ce jour-là.

    B&G : Comment se déroulaient les séances de travail ?
    ZF : Enfermer trois chanteuses pendant un mois un demi, avec nos egos et nos univers musicaux très différents, je le dis maintenant : ça aurait pu être la catastrophe ! Mais en fait, il y a eu quelque chose d’étonnant dans la fluidité entre les différentes étapes du projet. Il y a eu seulement deux chansons où les choses ont été un peu plus compliquées. C’était parfois difficile de dépasser l’essence de certains morceaux.
    CV : Et sinon la principale difficulté, mais qui est plutôt une conséquence, c’était la fatigue, à la fois physique mais surtout émotionnelle.
    ZF : Ce qui est fort aussi dans ce projet, c’est qu’on n’a pas forcément les mêmes impulsions de départ, on a chacune notre parcours, on ne travaille pas tout le temps de la même façon. A un moment, je me suis demandée : quand il y a trois individualités, comment ne pas se sentir censuré ? Comment ne pas se marcher dessus ? Et je suis étonnée qu’on ait réussi à dépasser cela.
    L : Il y a une répartition assez égalitaire sur la prise de parole. Et on est très à l’écoute les unes des autres. Chacune trouve sa place.
    CV : On est nous-mêmes, mais on est ensemble.
    L : Oui, chacune peut assumer la totalité du spectacle. On adhère à tout, toutes les trois.

    B&G : Et physiquement, ce n’est pas épuisant de remonter chaque soir sur scène ?
    ZF : Oui bien sûr, cela demande beaucoup d’énergie.
    CV : Quand tu joues six soirs par semaines, tu ne peux pas faire des nuits blanches et boire du whisky toute la nuit. Et je fume pas mal d’habitude, mais dès qu’on a commencé à travailler ensemble, j’ai réduit car j’ai réalisé assez vite que ça n’allait pas le faire du tout !
    L : La régularité est difficile : se réengager chaque soir, ré-accumuler suffisamment d’énergie.
    ZF : Oui mais ce ne sont pas des difficultés, c’est le métier, c’est comme ça ! Je dirais même que ce qu’on fait en ce moment est moins difficile qu’une tournée : on joue à une demi-heure de chez nous ; on n’a pas de balances à faire tous les soirs ; on ne voyage pas, on a nos journées.
    L : C’est notre mini-Avignon ; sauf que le week-end on est chez nous et qu’on n’a pas besoin d’aller tracter dans la rue pour attirer des gens. Et puis, on a été magnifiquement accueillies ici aux Trois Baudets.

    B&G : Ce spectacle pourrait-il tourner ?
    ZF : On a toutes des plannings pour l’année qui vient. Mais dans l’idée de se dire que tout ce boulot pourrait ne pas mourir fin juillet, pourquoi pas !


    votre commentaire
  • Cléa, Luciole et Zaza, trois « Garçons » dans le vent …
    Les Trois Baudets, 08 juillet 2014, 20h30.
    Par Baptiste Petitjean.

    Live report : Garçons, avec Cléa Vincent, Zaza Fournier et Luciole (Les 3 Baudets)

    Précision liminaire : ce n’est pas la chronique d’un concert que vous lisez, mais celle d’un spectacle. Evitant sagement le piège de la collection de reprises, nos trois artistes, qui ont reçu carte blanche des Trois Baudets pour tout le mois de juillet, racontent une partie de l’histoire de la chanson française des années 50 et 60 avec talent, justesse et maîtrise (cf. interview).

    L’ensemble donne toutefois une impression très moderne, car les morceaux ne sont pas seulement repris, ils sont surtout revisités, avec tout le respect qui leur est dû. Une version galopante de L’eau vive de Guy Béart ? C’est possible, et c’est bien fait ! Le headbang n’était pas loin (!) de gagner un public pas assez nombreux mais connaisseur, qui a eu le plaisir d’écouter la reprise une deuxième fois pendant le rappel. Et ce qui fait de cette soirée un spectacle, c’est aussi le travail de mise en cohérence, d’interprétation et de jeu théâtral. La preuve sur Mon Homme de Patachou : pas de chant, mais une prestation « dramatichorégraphiée » très originale, en plein dans le mille. Un grand bravo également au multi-instrumentiste, Raphael Thyss, « le seul vrai garçon » comme s'en amusent les filles.

    Parfois le trio se sépare pour aller sur des terrains plus intimes, des exercices de chant et d’interprétation plus ouvragés : on pense en premier lieu aux deux solos de Cléa Vincent, Sensual, de Jean-Pierre Dujay, et Je vous salue Madame, de Christophe. Sur ce dernier, on peut apprécier la « patte » de Cléa Vincent : une touche de bossa au clavier, accompagnée d’une voix tendue mais fragile. Dans les solos, on retient également Parce que, de Charles Aznavour, repris par Zaza Fournier et sa voix tiraillée mais ne rompant jamais, sincèrement habitée par des paroles émouvantes, dont voici un extrait : « Car la mort n'est qu'un jeu comparée à l'amour / Et la vie n'est plus rien sans l'amour qu'elle nous donne ». Enfin, une performance à retenir : La Chanson de Maxence (issue des "Demoiselles de Rochefort"), « exécutée » a capella par Luciole, qui, des trois petits mecs sur scène, possède sans doute la voix la plus douce ; remarquable également sur l’entêtant Si tu t’imagines de Mouloudji.

    En somme, trois filles qui s’amusent à travers une vingtaine de chansons populaires ou plus confidentielles à « chercher le garçon », comme chantait Daniel Darc avec Taxi Girl. Courez-y avant que cela finisse ; la dernière aura lieu le 26 juillet prochain.


    votre commentaire
  • Interview de Le Couleur, 4 juillet 2014.
    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.

    Interview du groupe Le Couleur (4 juillet 2014)

    Vive la technologie : voici notre première interview internationale réalisée intégralement par mails ! Le groupe montréalais Le Couleur, dont le titre Jukebox est un de nos morceaux préféres du moment (cf. notre playlist de juillet), a gentiment accepté de répondre par à nos questions. Vous dancez encore et toujours sur Call Me ou Atomic de Blondie ? Vous avez récemment succombé aux charmes de de l'album "Mafia douce" de Pendentif ? Alors aucun doute : la musique de Le Couleur est faite pour vous !

    Baptiste & Gérald : Pouvez-vous nous présenter le groupe Le Couleur ? Comment vous êtes-vous rencontrés ? Pourquoi le nom Le Couleur ? Quelle est l'histoire du groupe ?
    Le Couleur : Le Couleur c’est trois musiciens montréalais, deux garçons et une fille. Nous nous sommes rencontrés dans un magasin de musique. Nous voulions acheter le même synthétiseur et il n’y en avait qu’un seul. Nous avons pris une entente, comme quoi nous allions nous l’échanger. Tranquillement, on s’est partagés les compositions que nous faisions avec le synth. On a alors décidé de faire un EP ensemble parce qu’on aimait tout ce qui était proposé, trois individus qui ne se connaissent pas et qui composent d’une manière homogène.
    Pourquoi Le Couleur; parce que c’est simple et sophistiqué. Comme l’a dit Steve Jobs “La simplification est la sophistication suprême”. "Couleur" est simple, "Le" donne la sophistication.

    B&G : Quels sont les groupes, les albums, les chansons qui vous ont donné envie de faire de la musique et de monter un groupe ?
    LC : The Wings, Abba, Blondie, Lio, Elli et Jacno, Michael Jackson, Air, Stereolab. Et plus récemment : Metronomy, Poolside, Todd Terje, Hypnolove, tout DFA Records / Record Makers.

    B&G : Comment se porte la scène pop canadienne, et plus particulièrement québécoise, qui semble assez dynamique ? Peut-on parler de communauté pop canadienne et québécoise ? Avez-vous des liens avec des artistes comme Sean Nicholas Savage, Mac DeMarco, ou les anciens de Bran Van 3000 (qui ont réalisé un de nos albums préférés des années 1990, « Glee ») ?
    LC : Les groupes que vous nommez sont davantage dans la scène anglo internationale. Il n’y a pas de guerre entre les groupes franco-anglo, mais nous sommes dans une autre niche. Julien Manaud et Steeven Chouinard ont fondé le label Lisbon Lux Records pour que Le Couleur ait une « maison », mais pour aussi représenter la scène électro-disco-pop montréalaise et québécoise. Nous avons décidé de tracer une autre route que celle déjà établie au Québec. Il y a beaucoup de collaborations au sein du label avec Beat Market, Fonkynson etc…

    B&G : Quand on vous écoute (par exemple les morceaux Juke Box, un de nos coups de cœur du moment, ou Voyage Amoureux) votre style musical et le fait de chanter en français font qu'on vous associe au mouvement French Pop actuel (Aline, Pendentif, …). Qu'en pensez-vous ?
    LC : Oui, c’est vrai. On se sent plus proches de la French pop que de ce qui se fait ici au Québec. On adore Pendentif, qui sont également des amis. Nos influences proviennent beaucoup de la France. Nous aimons cet aspect étrange, de mélanger le disco-électro au français.

    B&G : Vous venez de faire quelques dates au Royaume-Uni et en France ? Comment s'est passée cette première tournée européenne ? Comment votre musique a-t-elle été reçue ?
    LC : Nous avons joué à Liverpool dans le cadre du Festival Sound City. Notre musique a vraiment charmé les gens là-bas. Je crois qu’ils nous voyaient un peu comme des extra-terrestres, avec nos costumes et nos synthétiseurs. Nous avons rencontré plusieurs personnes nous offrant dans le futur de belles opportunités. Nous avons également joué à Paris pour 2 dates, dont une avec le duo parisien Sans Sebastien, avec lesquels on s’est liés d’amitié. Vous pourrez entendre de belles collaborations futures. Nous avons également joué au Luxembourg ! Cette première tournée européenne a été complètement géniale, notre musique a été hyper bien reçue. Le public a vraiment compris notre univers.

    B&G : Avez-vous noué des contacts avec la communauté pop française (labels, tourneurs, groupes, presse spécialisée, blogs, radios, ...) ?
    LC : Comme mentionné précédemment, on s’entend bien avec Sans Sebastien et Pendentif. On vient de jouer avec Moodoïd, très sympa, avec Charles-Baptiste aussi. Un entourage professionnel se forme également autour de nous en Europe, avec The Roomates (attaché de presse), l’agence de booking « Voulez-Vous Dansez ? ». On rencontre des labels ; l ‘équipe d’Entreprise (Moodoïd et Lafayette) fait une très belle job. Cette tournée était l’occasion de rencontrer les gens avec qui on échange sur internet depuis un moment ! On reçoit de plus en plus de messages de France, de Belgique etc… Les radios indépendantes jouent notre musique. On commence aussi à avoir le soutien d’une presse plus importante comme les Inrocks ou Libération. On sent que ça monte. On adore les gens avec qui on travaille jusqu’ici, on se sent en famille. Pour ces points, nous sommes un peu de fervents admirateurs de la belle époque hippie !!! C’est très important d’être entouré d’une équipe cohérente, soudée et motivée.

    B&G : Quel futur pour Le Couleur ? Avez-vous prévu de revenir en France et en Europe pour une nouvelle tournée ou pour des festivals ?
    LC : Pour l’été 2014, on s’enferme dans notre studio pour sortir un autre EP à l’automne et un album pour 2015. Nous prévoyons ces sorties en France. Nous reviendrons en Europe prochainement, et nous préparons également une tournée en Asie. Bref, de beaux projets pour Le Couleur !


    votre commentaire