• Pour résister au mois de février, le plus froid de l'année, il faut réchauffer les corps, les cœurs et les âmes. En attendant l'arrivée du printemps, nous vous conseillons de danser, d'être amoureux, de refaire le monde et de rêver en écoutant :

    - Graham Coxon : What'll It Take, de l'album "A+E" (juin 2012)

    - Pop the Fish : Sun, de l'album "Petit Tonnerre Mécanique" (juin 2013)

    - Belle and Sebastian : I didn't see it coming, de la compilation de faces B et d'inédits "The Third Eye Centre" (août 2013)

    - Pendentif : Embrasse moi, de l'album "Mafia Douce" (septembre 2013)

    - Pegase : Out of Range, extrait du premier album (février 2014)

    -Lafayette : La Glanda (août 2013)

    - Sean Nicholas Savage : You changed me, de l'album "Other Life" (mai 2013)

     - Damien Jurado : Silver Timothy, de l'album "Brothers And Sisters Of The Eternal Son" (janvier 2014)

    - Alba Lua : Hermanos De La Lluvia, de l'album "Inner Seasons" (mai 2013)


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  • Interview The Pirouettes - Bar « Pop In » (105 Rue Amelot, 75011 Paris), 31 janvier 2014 à 19h
    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.

    Interview de The Pirouettes (31 janvier 2014)

    Léo et Victoria arrivent ensemble au Pop In où nous leur avions donné rendez-vous. Les pieds sur terre et la tête ailleurs, The Pirouettes sont revenus sur les origines de leur style musical et la sortie de leur deuxième EP « L’Importance des Autres » prévue le 17 février prochain. On a également pu en savoir plus sur leur manière de vivre la progressive reconnaissance qui fait de leur duo un des grands espoirs de la synthpop hexagonale. Au final, un moment très convivial passé avec un couple souriant qui aimerait briller comme des étoiles, tout simplement.

    Gérald et Baptiste : Vous êtes déjà venus jouer au Pop In ?
    Victoria : On est venus jouer il y a un an au Pop In.
    Léo : C’était un peu notre pire concert de tous les temps.
    V : A inscrire dans les annales !

    G & B : Vous avez 41 ans à vous deux, seulement. Quand avez-vous commencé la musique ?
    L : Pour être exact, j’ai commencé à six ans à jouer de la batterie dans ma chambre avec mon frère ; quand j’ai eu 10 ans le groupe Coming Soon s’est formé, et quand j’étais en quatrième, vers mes 14 ans, on a fait notre premier concert. Ensuite les choses se sont bien enchaînées, on a sorti un album, quelques EP. Un de nos morceaux – Vampire – s’est retrouvé sur la bande originale du film Juno, et là Coming Soon a vraiment décollé.
    V : J’ai commencé la musique avec Léo, j’avais juste fait un an de violon quand j’étais au CP (rires). Je joue du clavier et je chante dans The Pirouettes, qui est mon unique projet musical. A côté de cela, je fais des études de photo, et un peu de vidéo aussi.

    G & B : On a pu lire que « Is This It » est l’album préféré de Léo, quant à toi Vickie c’est « Modern Life Is Rubbish » de Blur. Vous avez pu en mettre dans The Pirouettes ?!
    L : Pendant très longtemps, les Strokes ont été mon groupe préféré, depuis peu mes goûts musicaux ont évolué, car évidemment ce ne sont pas les Strokes qui ont motivé les Pirouettes, même si des choses sont probablement restées, notamment dans les mélodies de voix. On aime bien s’identifier au duo Elli & Jacno, à Luna Parker, à France Gall et Michel Berger – on a d’ailleurs repris une de leurs chansons, Comment lui dire ? – et on aime bien Yves Simon.
    V : Et Christophe, aussi bien pour ce qu'il a fait avant que ce qu'il fait aujourd'hui. On a eu la chance de le voir en concert l’année dernière, dans un cinéma, c’était très cool.
    L : Il y a plein d’expérimentations sonores dans ses derniers albums, c’est super intéressant.

    G & B : On vous a vus en concert à la soirée « Tombés pour la France #4 » le 15 janvier dernier. Magic vous a classés parmi ses huit espoirs de l’année 2014, et dans leur numéro de février votre EP à paraitre est consacré single du mois. Comment vivez-vous cette reconnaissance ?
    V : Magic nous aide vraiment beaucoup pour la promo du nouvel EP « L’Importance des autres ».
    L : On commence à être pas mal sollicités pour des interviews, mais on ne s’emballe pas. Les Inrocks avaient fait un live report d’une soirée à laquelle on avait participé, sans une ligne sur notre passage…
    B & G : Comment vous situez-vous dans la scène pop française actuelle, alors que beaucoup de groupes émergent, un peu comme dans les années 70-80 en Angleterre ?
    L : On est super fiers de faire partie de cette dynamique-là. On peut citer La Femme, qui est un groupe que l’on respecte énormément.

    G & B : Qu’est-ce-que vous répondez à ceux qui qualifient votre musique de simpliste, ou de niaise ?
    V : Le mot « naïf » commence vraiment à nous saouler. Ça peut être positif d’être naïf, c’est un chouette mot, dans le sens de la candeur.
    L : Candide sonne mieux que naïf pour nous. Naïf a une connotation péjorative.
    V : Ceci dit, je peux comprendre : nos morceaux sont souvent sautillants, on parle d’amour et de la vie de tous les jours. Mais en fait, c’est plus de la sincérité, ce qui n’empêche pas une certaine profondeur. Parfois, avec des morceaux trop biscornus, tu perds en sincérité et en spontanéité, forcément. Au final, notre musique est assez clivante, dans la mesure où, pour simplifier, soit t’aimes, soit tu détestes. Elle ne laisse pas indifférent. Tant mieux !

    G & B : La critique qui vous a fait le plus plaisir, et celle qui vous a fait le plus mal ?
    V : Parlons-en ! (elle regarde Léo)
    L : Récemment, il y a eu un live report de cette soirée « Tombés pour la France #4 », pas très sympa pour nous.
    V : Un bloggeur qui fait du pseudo humour, mais qui a surtout écrit des trucs méchants. Internet peut être un véritable défouloir de haine pour certains.
    L : Ça nous fait chier ces trucs-là, on est assez sensibles.
    V : En ce qui concerne la critique qui nous a fait le plus plaisir, il y a le live report que vous aviez fait, toujours de la soirée Magic. Il y aussi eu ce mec d'une cinquantaine d'années environ qui était venu nous voir à la fin d'un concert (à la Maroquinerie en première partie de Pendentif) et qui nous avait dit qu'on était des « jeunes gens modernes », que c'est comme ça en tout cas qu'on nous aurait qualifiés au début des années 80 puisque nous étions vraiment dignes de cette vague d'artistes : Elli et Jacno, Taxi Girl… Il y avait vraiment de la sincérité dans ce qu'il nous a dit et ça nous a fait très plaisir.

    G & B : C’est quoi le secret de The Pirouettes ? Un style qui évoque les années 80, mais sans revivalisme, sans passéisme. En gros une musique moderne avec des références culturelles bien marquées ?
    L : Pour nous, le secret c’est de ne pas se prendre la tête. Je vous avoue qu’on ne pense absolument pas à tout cela. On fait ce qu’on a envie de faire. Les références dont vous parlez sont venues naturellement. Les années 80, c’est une période qui nous touche, une période qu’on n’a pas vécue mais qu’on fantasme.
    V : A propos de références culturelles des années 80, on peut aussi citer l’extrait de Star Wars dans Danser dans les boites de nuit, c’est un petit délire entre nous. C’est dans l’épisode 4, mon préféré.

    G & B : Vous avez des contacts hors de Paris ?
    L : Oui à Bordeaux, on a joué dans deux salles là-bas.
    V : Il y a beaucoup de groupes à Bordeaux, une super scène pop. Rennes aussi bien sûr. On a peu de contacts dans le Sud-Est en revanche. Côté festivals, on espère des propositions, mais en général on programme des groupes après un album, pas après un EP.
    L : On va quand même être programmés au festival Cabourg Mon Amour fin août.

    G & B : Et votre rapport à la scène ?
    L : On a l’impression d’être un groupe hyper mauvais en live. On aimerait garder ce côté mignon, serré, qui fait notre identité, tout en passant à un truc un peu plus pro. C’est compliqué de garder un bon équilibre.
    V : Je crois qu’avant les concerts je stresse moins que Léo, même si je suis la moins douée. Si je rentre mal dans un concert, cela va se ressentir tout le long du set : je ne m’éclate pas, je ne danse pas.

    G & B : Léo, comment gérer Coming Soon et The Pirouettes en même temps ?
    L : Les choses se sont toujours bien goupillées, mais j’ai peur qu’à terme ça coince. Je n’ai pas de priorité pour le moment, j’ai le même investissement sur les deux projets. Coming Soon c’est une sorte d’histoire familiale, donc je ne pourrai pas arrêter.

    G & B : Victoria, tu es encore étudiante. Ton planning n'est pas trop compliqué ?
    V : Je fais des études de photo en parallèle, ce n’est pas toujours évident de tout faire. Je dois souvent manquer des cours pour préparer les concerts.

    G & B : Qu’est-ce-que vous attendez de l’année 2014 ?
    L : On espère qu’on va vendre un max d’EP. On aimerait bien tourner plus. Partir avec Vickie, c’est la belle vie, c’est un peu les vacances. On prend le train, c’est cool (rires).

    G & B : Quel conseil vous donneriez aux gens de votre âge qui aimeraient mener des projets artistiques, mais qui n’osent pas se lancer ?
    L : Il faut y croire. Il faut se donner les moyens d’essayer, même pendant une courte durée. Et le soutien des parents est très important.
    V : Oui, c’est important. Mes parents ont toujours été très ouverts, ils m’ont toujours encouragée.

    Interview de The Pirouettes (31 janvier 2014)

    A noter tout de suite dans vos agendas : la Release Party le 7 mars à l’espace B, et la sortie de l’EP « L’Importance des Autres » le 17 février.

    Twitter : @the_pirouettes
    Site : http://pirouettes.bandcamp.com/


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  • 2ème édition du « Wonderful, Wonderful, Wonderful world of Swann », organisée par le Pop In
    Le 29 janvier à 21h, au Pop In (rue Amelot, dans le 11ème)
    Par Baptiste PETITJEAN

    Live Report : "Wonderful, Wonderful, Wonderful world of Swann", 29 janvier 2014

    Alma Forrer est déjà en piste depuis quelques minutes lorsque j’arrive, en retard (désolé pour Spaceman, que je n’ai pas eu la chance d’écouter), dans la grotte musicale du Pop In. On ne peut que louer la voix et la musicalité de cette jeune artiste qui s’inscrit sans prétention dans la lignée des chanteuses de ballades irlandaises traditionnelles, imposant une sorte de pastorale pop. Sur les trois premières chansons, Alma se suffit à elle-même, habitée qu’elle est par les mélodies qui forment le socle de son répertoire spleenétique : le regard dans le vague et le visage irradié de la lumière froide des projecteurs. Pour son dernier morceau, elle a choisi de reprendre Where Have All The Flowers Gone, en hommage à Pete Seeger, décédé il y a quelques jours. Accompagnée d’un certain Ryan O’Donnell, elle en propose une très jolie version, devant un public touché. Une voix à suivre de près, et qui pourrait délivrer tout son potentiel dans un groupe complet.

    Live Report : "Wonderful, Wonderful, Wonderful world of Swann", 29 janvier 2014

    « Dix minutes de pause », puis Nina Savary et Michel, dit « Cheval fou » (pourquoi pas !), débutent leur set. On a affaire à une artiste totale – elle est aussi comédienne – dont le regard hypnotique et la voix sobre et vibrante provoquent des sentiments antagonistes : inquiétude et tranquillité, mélancolie et relative espérance. On peut citer Johnny Guitar et une reprise affinée de Rickie Lee Jones Altar Boy, deux morceaux qui illustrent bien l’univers de Nina Savary, au carrefour de nombreuses influences : des sonorités jazz, blues, des accents sud-américains, le tango notamment, et au final un contour pop. Son premier album « Tales of Fire » est sorti, on le conseille.

    Changement de registre avec Baptiste W. Hamon. Bon, a priori c’est pas mon truc. Mais on doit reconnaître qu’il sait marier ses influences américaines – musique country, et Dylan bien entendu – aux grands noms de la chanson française, que ce soit sur Peut-être que nous serions heureux, en duo avec Alma Forrer et qui rappelle les Murder Ballads de Nick Cave, Aimer, ou une reprise de Billy Joe Shaver, Live Forever, encore une fois en duo avec Alma, et accompagné de Ryan O’Donnell. Un style volontairement daté, mais pas désagréable.

    22h35. D’entrée de jeu Swann et deux de ses musiciens gratifient les cinquante personnes qui se serrent dans la cave du bar d’une magnifique interprétation de Show Me Your Love. Précision capitale : Chloé Lenique, alias Swann, joue sans guitare, handicapée par une tendinite. Son guitariste, tout en humour so british, indique qu’il souffre également d’une tendinite mais que cela ne l’empêche pas de bien jouer… ! Puis se succèdent cinq chansons, dont trois extraites de son premier album « Neverending », une chanson du dernier EP « Angels », Angel Of The Seas, et un morceau inédit du deuxième album en cours d’élaboration, Something Special. La jeune songwriter de vingt-quatre ans maîtrise son sujet, dévoilant une culture musicale résolument anglo-saxonne, allant de Blondie à Cat Power, en passant par le Velvet et Bowie. Et puis Swann, c’est aussi un look sage, flanqué d’une attitude parfois contemplative, et des morceaux durs, rageurs, comme God Is Dead – no comment ! Un excellent concert en somme, dans un style qu’on pourrait qualifier de contre pop-folk sous tension.

    On attend déjà avec impatience la troisième édition de ce monde merveilleux de Swann qui, en plus d’être un espoir confirmé de la pop hexagonale, se révèle être un authentique découvreur de jeunes talents.

    Live Report : "Wonderful, Wonderful, Wonderful world of Swann", 29 janvier 2014

    Swann, Setlist : Show Me Your Love > Angel Of The Seas > Love Song #1 > God Is Dead > Something Special > Rappel : Trying Hard To Find Myself
    Twitter : @SwannMusic
    Site : swannmusic.com


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  • Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.

    2013 vient de se terminer : un très bon millésime pour la pop, avec, entre autres, l'émergence d'un groupe majeur, le triomphe de la ligne claire à la française, et la résurrection de quelques glorieux anciens.

    Voici nos podiums et nos coups de cœur de l'année 2013.

    Le podium de Gérald :

    • Aline, « Regarde le Ciel »

    Le projet aurait pu s'appeler « The Smiths Code » : contrairement à ce que raconte l'histoire officielle, les Smiths ne se seraient pas séparés en 1987, seraient partis vivre en Provence, et auraient transmis le secret de la pop à des Français.
    Bref, « Regarde le Ciel » est un album pop parfait, un véritable élixir de jouvence qui m'a fait rajeunir de vingt ans (ma plus grande claque musicale depuis le premier Suede), m'a redonné l'envie de (mal) rejouer de la guitare, et, surtout, en me laissant deviner le bleu derrière les nuages, m'a accompagné tout au long d'une année parfois difficile.
    On attend avec impatience le deuxième album des alchimistes d’Aline, et peut-être aussi la compilation de faces B et de versions alternatives évoquée lors d’une discussion après leur concert à la Flèche d’Or en décembre 2013.
    Mes titres préférés : tous …

    • Granville, « Les Voiles »

    Les enfants cachés de Morrissey période « Your Arsenal » et de France Gall période yéyé nous ont livré un superbe premier album, au doux parfum d’enfance et d’adolescence.
    Mes titres préférés : Le slow, La robe rouge, Jersey, Jeans troués, Macadam

    • Pendentif, « Mafia Douce »

    Des guitares et des synthétiseurs parfaitement mariés, des mélodies et des rythmes imparables. Un brin de New Order, un soupçon de Daho, un zeste de Luna Parker. Et au final une pop vitaminée, colorée et fruitée.
    Mes titres préférés : Riviera, Jerricane, Embrasse-moi, God save la France, Pendentif



    Le podium de Baptiste :

    • Aline, « Regarde le ciel »

    Leur album a assommé la concurrence et enthousiasmé les critiques dès sa sortie en janvier. Les ex-Young Michelin ont su, en onze morceaux, revitaliser la pop Made in France et ils ont lancé une année 2013 lors de laquelle la ligne claire fut à l’honneur. Aline est aussi un groupe qui donne envie de se déplacer partout pour assister à leurs concerts, tant leurs prestations aèrent l’esprit et tant leurs mélodies montent à la tête. On doit également à Romain Guerret et Arnaud Pilard mon single préféré de l’année, le tube italo-pop L’Ultima Canzone d’Alex Rossi.
    Mes titres préférés : Teen Whistle (avec une ligne de basse rappelant Girlfriend in a Coma de The Smiths), Elle et moi, Regarde le Ciel, Les Copains (ou comment parler de l’amitié dans un morceau sans parole).

    • Chvrches, « The Bones of What You Believe »

    Découvert lors des festivals estivaux, le trio écossais a installé sa synth-pop évanescente très tôt dans l’année grâce à l’EP « Recover ». Aucune déception avec la sortie de leur premier album en septembre dernier, Chvrches a confirmé son statut de révélation electro-pop du Royaume-Uni. Sur scène, grâce à la voix aérienne de Lauren Mayberry et des mélodies simples mais percutantes, Chvrches n’a déjà plus rien à prouver, et pourtant on retournera les voir au Trianon le 17 mars, tant ils se sont imposés dans le paysage électro-pop moderne.
    Mes titres préférés : Night Sky, Science/Visions, The Mother We Share, By The Throat.

    • Tricky, « False Idols »

    Un album inclassable, à l’image de son créateur. Moins trip-hop, plus punk, cet opus signe le retour de celui dont la carrière commençait à devenir difficile à suivre. Avec les mélodies tourmentées de certains morceaux, on replonge en plein vertige dans la période Massive Attack. Sans oublier le timbre cristallin mais inquiétant de Francesca Belmonte : le parallèle avec la collaboration de Martina Topley-Bird sur l’album « Maxinquaye » (album qui révèle Tricky en 1995) est vite fait.
    Mes titres préférés : Nothing Matters, Nothing’s changed, Passion of the Christ

    Nos autres coups de cœur :

    • Alba Lua, « Inner Seasons »

    Encore un magnifique premier album d'un jeune groupe français, qui fait la part belle aux guitares carillonnantes, aux chants lumineux, et à la mélancolie solaire. Des hymnes à la liberté et aux grands espaces, quelque part entre les Byrds, les Beach Boys et Tarnation. Le morceau « When I’m roaming free » est une pure merveille.

    • Suede, « Bloodsports »

    L’album qui marque leur retour en (très grande) forme sur disque et aussi sur scène (comme le prouve leur excellent concert parisien à l’occasion du dernier festival des Inrockuptibles), avec un Richard Oakes au sommet de son art guitaristique.

    • Motorama, « Alps » (réédition par le label Talitres de leur premier album paru en 2010)

    Avec ce premier album, les Russes de Motorama s’affirmaient dès 2010 comme le chaînon manquant entre la twee pop et la cold wave.

    • Johnny Marr, « The Messenger »

    OK, le Godlike Genius peut faire mieux. OK, l’album est assez inégal. Mais certaines mélodies et lignes de guitare (New Town Velocity, The Messenger, Say Demesne, European Me) réservent quelques instants de classe et de fulgurance. On se prend même à rêver de ce qu’aurait pu être cet album avec Stephen Street à la production et Morrissey à l’écriture et au chant.

    • Coming Soon, « Disappear Here »

    Revenu de leur univers anti-folk, presqu’une signature pour eux, Coming Soon s’est aventuré dans l’univers pop-rock, voire électro-pop, se payant même le luxe de reprendre avec beaucoup de hardiesse le tube de Rihanna, Diamonds. Aventure heureuse puisque cet album est une réelle réussite, tout comme le fut leur release party en octobre dernier à la Flèche d’Or.


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  • Interview de Romain Guerret et Romain Leiris, du groupe ALINE (jeudi 13 décembre 2013).
    Par Baptiste et Gérald PETITJEAN.

    Le lendemain du concert d’Aline à la Flèche d’Or et juste avant le début de la soirée « French Pop », nous avions rendez-vous au Motel avec Romain Guerret (chanteur) et Romain Leiris (bassiste) pour une interview. Dans une ambiance très amicale, et dans un langage très coloré, ils nous ont parlé de leur album, de leurs influences, de la « charte Aline », et de l’avenir.

    Baptiste et Gérald (B et G) : En écoutant Aline, cela nous a fait penser à la chanson de Christophe Les Paradis Perdus, pour le côté nostalgique mais aussi pour le côté « rock qui étonnait même les Anglais ».
    Romain Guerret (RG) : Il y a plusieurs choses mêlées dans l’album. Des chansons apparues un peu au même moment, pendant des périodes un peu sombres, comme on peut tous en avoir, des moments où tu te raccroches à des bons souvenirs, à des histoires qui te font du bien ou qui te rassurent.

    B et G : Votre style, le groupe Aline ?
    RG : Léger dans la profondeur. Profondément léger, ou légèrement profond, je ne sais pas comment on peut dire. Notre style n’est pas unidimensionnel. Au final, l’album n’est pas très gai. Mais on ne verse pas dans le misérabilisme. En France, il y a une grande tradition de la chanson à texte. Nous au contraire on cherche à dire des choses simples, sans complexe, avec une sorte d’ironie sincère, sans désir de casser, de faire mal. On peut dire des choses qui touchent les gens avec de la pudeur, et peu de mots. Toujours à la recherche d’une histoire, d’une tranche de vie, d’un moment.

    B et G : Un grand bravo à la section rythmique.
    RG : C’est super important le rythme. Une chanson, ce n’est pas seulement des mélodies enlevées. La musique commence par la batterie, c’est la pulsation rythmique qui va orienter le morceau. C’est ce qui donne l’énergie. Ensuite il suffit de dérouler.

    B et G : La basse sur Teen Whistle ressemble énormément à l’intro de Girlfriend in a Coma de The Smiths.
    Romain Leiris (RL) : Je ne connaissais pas ce morceau de The Smiths. On s’en est rendus compte un jour de tournée, en l’écoutant dans le camion.

    B et G : "Regarde le Ciel" Meilleur album de l’année pour Magic RPM, L’Ultima Canzone d’Alex Rossi sur le podium des singles. Quelle est la suite pour 2014 ?
    RG : Le prochain album sera plus ciselé, plus aérien, plus sobre au niveau des arrangements. La strate guitare sera un peu plus en arrière-plan. Les synthés prendront un peu plus de place. On va creuser encore plus la ligne claire, en intégrant des choses nouvelles. L’album sera plus urbain, un peu plus noir. On va aller vers des teintes de gris, alors que pour « Regarde le Ciel », on était plus dans le bleu, le bleu ciel.

    B et G : Comment se passe la composition musicale au sein du groupe ?
    RL : Les premiers morceaux (Les Copains, Elle m’oubliera, Les éclaireurs, Obscène) ont été composés seulement par Romain Guerret. Ensuite chacun a appris à parler le même vocabulaire, on a mis en place la charte « Aline », la couleur et l’univers de l’album, en faisant émerger des références en commun (la scène garage 60s, The Velvet Underground, The Pixies, Belle and Sebastian, …).

    Interview de Romain Guerret et Romain Leiris, du groupe ALINE (13 décembre 2013)

    Photo par Marie Labat


    B et G : Pourquoi ne reprenez-vous jamais de morceaux de Dondolo sur scène ? En particulier ceux de l’album « Une vie de plaisir dans un monde nouveau », qui sont vraiment très bons.
    RG : J’aime beaucoup certaines chansons de cet album, Shimera, par exemple. Mais on n’a jamais voulu mélanger Dondolo et Aline. Car Dondolo avait été un relatif échec, mais cela ne pouvait pas être autrement. On a évolué en nous interrogeant sur les raisons de ce non-succès.

    B et G : Dans la grande tradition indie pop (« Hateful of Hollow » des Smiths,  « Sci-Fi Lullabies » de Suede, « To see the lights » de Gene, …), ça ne vous tente pas de sortir un album de faces B, de reprises, de versions de travail, de morceaux en live ? Par exemple, avec les chansons Hélas, Je suis fatigué, Les éclaireurs, la reprise des Désaxés Tout ce que je veux, ou des versions acoustiques de Je bois et puis je danse et Elle m’oubliera ?
    RG : Très bonne idée. Ce serait super, on va y réfléchir. On pourrait aussi mettre des inédits, comme La rivière est profonde qu’on joue trop peu sur scène ; on peut aussi penser à des versions démos ou des versions alternatives.
    RL : On a par exemple une version alternative d’Obscène, avec un tempo très lent.
    RG : Avant le deuxième album on aimerait bien sortir un CD comme ça.

    B et G : Vous étiez en marinières hier, vous chantez en français. C’est une commande politique de Montebourg ?
    RG : La marinière c’est simple, très graphique, designé, et ça représente bien la France à l’étranger.

    B et G : Aline représente la pop Made in France, et hors de France on s’intéresse à vous ?
    RG et RL : Aux États-Unis oui. Mais on n’a pas de visibilité en Angleterre, ils sont très protecteurs. Et il y a aussi la grande famille de la pop qui va du Pérou à l’Indonésie. On a joué à Montréal, en Belgique. On pourrait faire une tournée aux Etats-Unis, un ou deux mois, comme un road trip. En tout cas sur le papier ça fait rêver. Tu pars avec 5 000 euros, tu dors chez d’autres groupes, tu te fais prêter le matos. Mais on peut en revenir complètement vidés.

    B et G : Est-ce qu’il y a quelque chose qui tient à la météorologie dans la pop ?
    RG : Il y a en effet des rapports à la politique, à la place d’un pays dans le monde, à la situation industrielle. Quelque chose qui tient à la grisaille ouvrière et à la culture populaire.
    RL : J’ai vécu à Rennes ; les nuages super hauts, sans forme, avec une ambiance plus rugueuse. Tu as envie d’être avec des gens qui t’apportent une énergie, une chaleur, qui te donnent envie de sortir.

    Interview de Romain Guerret et Romain Leiris, du groupe ALINE (13 décembre 2013)

    Photo par Marie Labat


    B et G : Romain, c’est ta maman qui tricote les bonnets qui sont vendus pendant les concerts ?
    RG : Je lui ai laissé carte blanche, elle les fait avec des restants de laine.

    B et G : On va maintenant terminer avec une interview « Dernier coup » ! Alors qu’Arnaud Pilard (guitariste) nous rejoint ! Dernier coup de cœur ?
    RG : Ma nana !
    RL : Le petit village provençal dans lequel j’habite, Jouques. Tu vas remplir tes bouteilles à la source, c’est génial.

    B et G : Dernier coup de gueule ?
    RG : En bagnole, j’ai insulté une automobiliste. Dans une bagnole, tu deviens vulgaire, tu deviens méchant.
    RL : La voiture révèle la vraie personnalité de la personne qui conduit.
    RG : Je te remercie ! (rires)
    Arnaud (A) : Un journaliste des Inrocks, qui nous a classés dans le top album mais qui n’a pas écrit le bon titre de l’album.
    RL : j’ai rarement des coups de gueule, mais je suis râleur au quotidien.

    B et G : Dernier coup de foudre ?
    RG : Sean Nicholas Savage. On l’a vu en live, on a beaucoup aimé. Ça peut hérisser le poil !
    RL : Ma fille !
    A : Ma nouvelle guitare, une Rickenbacker.

    B et G : Dernier coup de fil ?
    RL : Ma compagne et ma fille.
    RG : Julien Lorieux.
    A : Le Père Noël.

    B et G : Dernier coup dur ?
    RG : Hier, je me suis pris une enceinte dans le bide, en déménageant notre local. Je crois que j’ai un hématome.
    RL : J’ai éclaté ma voiture ! Je suis dégouté !
    A : Quand Romain m’a cassé ma guitare lors d’un concert à Montréal.
    RG : Mais en même temps ça t’a permis d’avoir ton dernier coup de foudre.

    B et G : Dernier coup de rouge ?
    RG, RL et A, tous ensemble : Hier soir à la Flèche d’Or.

    Nous espérons vous revoir lors de votre concert à La Clé des Champs de Plaisir le 7 février 2014, pour un nouveau coup de rouge et quelques chansons inédites. A bientôt. Et encore merci pour "Regarde le ciel", qui a été la bande son de notre année 2013.


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